La consommation de viandes rouges et transformées augmente les risques de développer le cancer colorectal, selon une étude du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Une étude qui a poussé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à inscrire les charcuteries sur la liste des produits cancérogènes.
Qu’en est-il pour les viandes biologiques et les produits transformés comme les charcuteries biologiques? Sont-elles cancérogènes?
Les composés de préservations comme les nitrites au banc des accusés
Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, M.Richard Béliveau (directeur du Laboratoire de médecine moléculaire de l’UQAM) explique que le cancer colorectal (2e cancer tueur en importance au Canada) est dû aux agents de préservation dans les viandes transformées.
Dans le cas des charcuteries, il y a les composés de préservation qu’on ajoute comme les Nitrites qui donnent des Nitrosamines. Il y a des composés à haute température qui se forme avec la viande, des composés dans la viande, la créatinine que l’on appelle les amines hétérocycliques: ce sont des composés qui sont mutagéniques, qui provoque des mutations dans l’ADN et ça cause une augmentation du risque du cancer colorectal. Il s’agit du deuxième type de cancer « tueur » au Canada derrière le cancer du poumon. M.Richard Béliveau
Le risque de développer un cancer est moindre lorsque l’on consomme des viandes biologiques et produits transformés biologiques
La certification biologique interdit l’usage des composés de préservation comme les Nitrites. Justement dû au fait qu’ils sont jugés comme source cancérogène.
Manipulation industrielle et nutrition de grains dans les élevages conventionnels comme complice
De plus, M.Béliveau expliquait également que le cancer colorectal était également dû à l’industrialisation de l’élevage et à la manière dont les animaux sont nourris.
La viande rouge n’était pas problématique à l’origine quand les animaux mangeaient de l’herbe, on nourrit maintenant les animaux au soja et au maĩs, c’est du grain et le ratio en oméga 3 et en oméga 6 s’est inversé complètement et les oméga 3 sont anti-inflammatoires et les oméga 6 sont pro-inflammatoires. Ce ne sont pas juste les amines hétérocycliques, c’est la manipulation industrielle qu’on a faite de l’élevage qui fait que les viandes d’aujourd’hui sont plus problématiques qu’elles ne l’étaient dans le temps où l’on consommait, comme chasseurs-cueilleurs, des viandes rouges sauvages. M.Richard Béliveau
Dans l’élevage biologique, les animaux doivent être élevés dans un milieu se rapprochant le plus possible de leur état naturel. Pour ce qui est du boeuf, cet état naturel est le pâturage. À la ferme Saint-Vincent, nous faisons l’élevage de boeufs et veaux biologiques dans nos pâturages. Ils sont nourris à l’herbe, et ce, été comme hiver! En hiver, nous nourrissons nos animaux avec le fourrage récolté durant l’été dans nos champs et entreposé dans nos silos.
Prestices et herbicides
La certification biologique fait également l’interdiction d’utilisation de pesticides et d’herbicides dans les élevages de viandes de boucherie. Ces derniers sont soupçonnés d’être également une source cancérogène. Comme le dit le proverbe, il vaut mieux prévenir que guérir. C’est donc pour cette raison qu’ils sont interdits d’usage.
Une surconsommation de viandes biologiques peut toutefois augmenter les risques de cancer
Il faut se rappeler que, pour les viandes rouges, c’est la portion carbonisée, quand on fait des barbecues qui contient le plus d’amines hétérocycliques cancérogènes. M. Béliveau suggère de mariner les viandes avec de l’huile d’olive, du jus de citron et avec des herbes avant de les cuire. « On réduit d’environ 80 % la formation des amines hétérocycliques », explique-t-il.
La recommandation du Fonds mondial de la recherche sur le cancer suggère de limiter sa consommation de charcuterie et de viande rouge à 500 grammes par semaine, poursuit M. Béliveau.